Le professeur Montagnier (1932 – 2022) a voulu révolutionner la prise en charge de l’autisme. En 2010, il a déclaré vouloir lancer un essai clinique pour traiter l’autisme mais n’a pas obtenu le feu vert des autorités, et pour cause. Il prévoyait un test non validé pour détecter de supposées bactéries « latentes » dans le sang des enfants autistes et une prise prolongée d’antibiotiques.
Un article du Monde, publié en 2010, expose l’aspect pseudoscientifique de ce projet. Il était question d’un « procédé qui évoque la mémoire de l’eau », une notion contestée par la communauté scientifique. Il est clair que lancer un essai clinique sur des enfants autistes dans ces conditions est totalement contraire à l’éthique.
Le Monde – 2010: Des antibiotiques contre l’autisme
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Qu’importe, les résultats d’une « étude personnelle » menée sur 97 enfants a été présentée à l’Académie de Médecine en 2012.
Source : Autisme et maladie de Lyme
On voit d’emblée que la méthodologie expose à des biais majeurs : évaluation subjective sur la base de vidéos avant/après, groupe non homogène (âge minimum 15 mois, maxi 29 ans, divers diagnostics).
Malgré cela Montagnier a annoncé des améliorations considérables dans 60% des cas et même des « guérisons » de l’autisme et de disparition de « signaux électromagnétiques ».
L’Académie de Médecine s’est d’emblée démarquée de ces déclarations. Un article de Sciences et Avenirs rappelle une fois de plus que « l’hypothèse de travail qui sous-tend les travaux du Pr Montagnier … pose problème à la communauté scientifique »
Le traitement proposé est décrit dans le brevet de Montagnier (2013): antibiotiques combinés avec des antifongiques et antiparasitaires. Il dure plusieurs années. Il s’agit en réalité d’un traitement proposé par des spécialistes de la maladie de Lyme chronique.
Des milliers d’enfants ont servi de cobayes depuis. Une cinquantaine de médecins en France ont suivi ces recommandations.
Interventions hautement controversées
Montagnier a présenté ce « remède » pour l’autisme au congrès antivax de renommée mondiale, AutismOne à Chicago
En 2016, il présente sa solution au Congrès Sortir de l’Autisme où sont abordées toute une gamme d’approches charlatanesques.
Des voix se sont élevées pour dénoncer ses traitements lourds et prolongés sur la base d’hypothétiques infections « latentes » qui seraient problématiques mais qu’importe, la méthode s’est propagée par le biais de groupes Facebook privés et même d’associations ayant pignon sur rue, dans l’indifférence générale pendant tant d’années.