Chronimed et autisme : les ombres de l’expérimentation

Actuellement secrétaire générale de la Fondation Luc Montagnier, le Dr Skorupka a joué un rôle central au sein de Chronimed. Ce groupe de médecins s’est singularisé par des prescriptions de cocktails d’antibiotiques, antifongiques et antiparasitaires au long cours à des enfants autistes pour tenter de les « guérir », une pratique pseudoscientifique non exempte de dangers qui a été épinglée par les autorités de santé.
Dès 2009, le Dr Skorupka faisait partie des initiateurs de ce mouvement. Elle est l’un des quatre inventeurs du brevet déposé à cet effet par Luc Montagnier et détaillant ce pseudo protocole. L’association s’est constituée un peu plus tard, en 2012.
Plusieurs années avant le lancement de Chronimed, elle avait déjà importé la mouvance Defeat Autism Now en France. Cette approche, en rupture avec le consensus scientifique, a favorisé toutes sortes d’expérimentations hasardeuses, aboutissant à de nombreuses dérives.
Le site Web de l’association Ariane du Dr Skorupka, publié en 2002, mettait en avant une multitude de pseudo remèdes de l’autisme : vitamines à haute dose, chélateurs chimiques, régimes, et divers produits.
En 2008, elle avait déjà traité 1000 enfants autistes en France et en Europe.
Elle a écrit un livre qu’elle a intitulé Autisme, on peut en guérir. Dans le cadre d’une interview, elle est même allée plus loin, évoquant la possibilité d’une guérison totale de l’autisme en 2 ou 3 ans à condition que l’enfant soit pris suffisamment tôt.
Ces affirmations sont bien sûr en contradiction totale avec les connaissances scientifiques actuelles.
Parmi les « remèdes » qu’elle a déjà proposé et/ou conseillé on peut lister :
Radiée de l’Ordre des médecins en France dès 2010, elle s’installe en Suisse. Cependant, Françoise Bertoud, dans son livre Autisme, le grand espoir d’en sortir, publié en 2016, préfacé par Corinne Skorupka et Luc Montagnier, indique que celle-ci serait établie à Genève ainsi qu’à Paris. En 2019, elle proposait des consultations téléphoniques facturées 160 euros.