Béatrice Milbert est vice-présidente de l’association Chronimed depuis 20141, un groupe de médecins co-fondé par Luc Montagnier proposant un prétendu « protocole » à base d’antibiotiques combinés avec d’autres anti-infectieux administrés plusieurs années, pour guérir l’autisme, en se basant sur des données non validées par la science. En 2015, elle a organisé une conférence avec Corinne Skorupka suscitant de faux espoirs auprès des parents d’autistes en manque de repères :
Ses théories
En 2016, elle a participé, ainsi que Luc Montagnier à un congrès à Genève où elle a présenté une théorie invraisemblable d’un lien entre ondes électromagnétiques avec l’autisme, dont nous attendons toujours les preuves.
Dans le cadre d’une interview surréaliste sur ce même thème, elle a avancé, toujours sans preuve, que le travail de la mère sur ordinateur pourrait causer l’autisme. Faudrait-il donc vivre comme autrefois à la manière du peuple Amish ? Les données épidémiologiques contredisent cette théorie.
Béatrice Milbert, qui n’a pas peur de la contradiction, met aussi en avant une autre cause de l’autisme selon elle, bien qu’elle ait été scientifiquement discréditée : la maladie de Lyme. Il faut dire que l’association Chronimed, qu’elle codirige, est surtout formée de médecins qui axent leur pratique autour de cette maladie. S’exprimant dans le magazine FémininBio, elle adopte une position qui s’éloigne encore une fois des données validées par la science lorsqu’elle incrimine en plus des tiques, les moustiques, les araignées, les poux, les ouatâts, les guêpes… et même la mère pendant la grossesse pour la transmission de Lyme. Pour rappel, le vecteur reconnu selon le consensus scientifique, ce sont les tiques et par ailleurs, des études bien menées discréditent l’hypothèse d’un lien entre la maladie de Lyme et l’autisme et il faut signaler aussi le fait que la transmission de la maladie de Lyme de la mère au foetus n’est pas une théorie reconnue.
Dans une vidéo diffusée sur YouTube, elle a exposé une piste d’explications peu crédibles privilégiées par le groupe Chronimed : une électro-hypersensibilité aux ondes électromagnétiques (provenant des téléphones, lignes électriques, Wifi, 4G…) causerait une accumulation de radicaux libres, entraînant alors une baisse du système immunitaire, favorisant l’installation de bactéries dans le cerveau et des états inflammatoires, et la possibilité de déclencher autisme, Parkinson, Alzheimer.
Béatrice Milbert attache également de la valeur à l’encéphaloscan, un examen non reconnu par la Haute Autorité de Santé, la Sécurité Sociale, ou l’Ordre des Médecins, réalisé par un seul radiologue en France et facturé 270 euros.
Elle exerce dans un immeuble où il y a « des praticiens et des médecins dans la mouvance Montagnier » et plusieurs sympathisants d’Invitation à la Vie (en 2013), un groupe épinglé pour ses dérives sectaires. Elle a écrit la préface du livre d’Yvonne Trubert qui en est la fondatrice. Celle-ci est disponible en ligne: [Cliquez pour lire]
Dans un groupe Facebook de 10.000 membres consacré à la « guérison » de l’autisme, une participante la recommandait pour la prise en charge de cancer, argumentant qu’elle utilisait « tout l’arsenal Chronimed » avec des variantes pour le cancer, Lyme, et l’autisme. Décidément, le charlatanisme n’a pas de limite.
Son influence
Béatrice Milbert vient de créer l’Académie Libre de Médecine Intégrative (ACALMI) en Suisse où elle s’est récemment établie vu lest à la tête de la fondation IRIM (Independant Research for Integrative Medicine), créée en 2021.
Elle présidait le conseil scientifique d’IforLyme en 2021, organisme fondé par la naturopathe, ex-pilote de ligne, Judith Albertat, qui a réalisé un essai clinique illégal en utilisant un stock périmé d’antiseptique.
Vous trouverez d’autres informations sur le site Psiram qui est une mine d’informations.
- Elle était présidente de Chronimed en 2013 ↩︎